Multitasking, Flot et Doomscrolling : Ce que les écrans font vraiment à notre cerveau

Impact des écrans sur le cerveau

Multitasking, Flot et Doomscrolling : Ce que les écrans font vraiment à notre cerveau

Image d'illustration

Vous est-il déjà arrivé de rater l'annonce de votre train parce que vous répondiez à un message WhatsApp ? Si oui, vous avez sans doute fait l'expérience du multitasking, ou multitâche : ce moment où votre cerveau tente de faire deux choses à la fois, et échoue souvent à les faire correctement.

Dans le podcast "Votre cerveau", la chercheuse Séverine Erhel nous plonge dans les méandres de notre activité cognitive face aux écrans. À travers des expériences immersives et des données scientifiques, elle décrypte les effets réels du numérique sur notre attention, notre apprentissage, nos émotions et même notre intelligence.

Multitasking : le mythe de l'efficacité multitâche

L'expérience décrite dans le premier épisode du podcast est parlante : tenter d'écouter des chiffres et de repérer une voie de train en même temps. Verdict : c'est très difficile. Cela illustre le conflit cognitif créé par deux tâches verbales simultanées.

Notre cerveau n'est pas conçu pour traiter efficacement deux flux d'information exigeants sur le même canal. Cela se confirme chez les étudiants qui envoient des SMS en cours : ceux qui multitâchent perdent en mémorisation, surtout pour les contenus non disponibles en replay.

État de Flot (Flow)

À l'inverse du multitasking, le flow (ou flot) est un état d'hyper-concentration, souvent observé chez les joueurs de jeux vidéo, les artistes ou les sportifs.

Addiction aux réseaux sociaux : un abus de langage ?

L'épisode suivant interroge la notion d'addiction aux réseaux sociaux. Il serait plus juste de parler "d'usage problématique". Le temps passé n'est pas un indicateur fiable : c'est plutôt le pourquoi et comment qui comptent.

Doomscrolling : la spirale du stress

Le doomscrolling désigne cette compulsion à consommer des informations négatives de façon continue. Ce phénomène est amplifié par notre biais de négativité : nous retenons davantage les mauvaises nouvelles.

Le numérique au service de l'apprentissage

Bonne nouvelle : les écrans peuvent être utiles. Par exemple, les outils numériques permettent d'optimiser la présentation des contenus grâce à la multimodalité (sons, images, animations).

Les écrans nuisent-ils à notre intelligence ?

L'idée que les écrans rendent idiots est ancienne. Mais les recherches récentes n'ont pas montré de baisse significative de QI. Ce n'est pas l'écran en soi qui est en cause, mais l'activité qu'il remplace.

Conclusion : ne diabolisons pas les écrans, apprenons à les apprivoiser

Le podcast "Votre cerveau" rappelle une chose essentielle : ce n'est pas le numérique en soi qui est bon ou mauvais, mais notre manière de l'utiliser. En comprenant mieux notre fonctionnement cognitif, on peut développer des usages plus sains, plus efficaces, et mieux protéger notre santé mentale.

"Il faut sortir de la panique morale autour des écrans et abandonner l'idée d'un impact des écrans sur l'individu pour commencer à s'intéresser à l'impact de certaines pratiques et de certaines activités dans une population donnée et dans un contexte situé."

Et si la clé était tout simplement l'équilibre ?

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