OpenAI ne se contente plus d'acheter des puces : la société conçoit les siennes, et voici pourquoi cela change tout

OpenAI ne se contente plus d'acheter des puces : la société conçoit les siennes, et voici pourquoi cela change tout

OpenAI ne se contente plus d'acheter des puces : la société conçoit les siennes, et voici pourquoi cela change tout

Introduction

La demande en puissance de calcul de l’intelligence artificielle moderne est quasi insatiable, un appétit qui redéfinit les limites de l’industrie technologique. Dans ce contexte, une nouvelle majeure vient de tomber : OpenAI, le créateur de ChatGPT, ne se contente plus d’acheter des puces sur étagère. En collaboration étroite avec le géant Broadcom, l’entreprise co‑développe désormais ses propres accélérateurs d’IACircuits spécialisés (ASIC, GPU, etc.) optimisés pour entraîner et faire tourner des modèles d’IA à grande échelle. sur mesure, une initiative où OpenAI apporte sa connaissance des modèles et Broadcom sa maîtrise du silicium. Découvrez les raisons surprenantes et les implications profondes de cette décision stratégique qui vise à façonner l’avenir de l’intelligence.

1. Une échelle sans précédent : le « plus grand projet industriel de l’histoire humaine »

L’ampleur de cette initiative est difficile à saisir. OpenAI et Broadcom ont annoncé le déploiement de 10 gigawatts10 GW ≈ la puissance instantanée de plusieurs centrales électriques. Ici, il s’agit de capacité informatique (datacenters) qu’il faudra aussi refroidir et alimenter. de nouvelles capacités de calcul, une puissance colossale. Ce déploiement n’est pas une vision lointaine ; il doit débuter fin 2026 et s’achever d’ici la fin de 2029, démontrant l’urgence et le sérieux de l’engagement. Il est crucial de noter qu’il s’agit d’une capacité supplémentaire, qui s’ajoute à leur infrastructure déjà massive construite avec d’autres partenaires. Pour mettre en perspective cette ambition, Sam Altman, PDG d’OpenAI, n’hésite pas à faire des comparaisons historiques.

« À bien des égards, si l’on regarde la construction de l’infrastructure de l’IA en ce moment, on pourrait dire que c’est le plus grand projet industriel commun de l’histoire humaine. » — Sam Altman

Les dirigeants des deux entreprises comparent cette entreprise à des projets transformationnels comme la construction des chemins de fer ou le déploiement d’Internet. Ils ne construisent pas seulement des centres de données ; ils bâtissent ce qu’ils considèrent comme une future « utilité critique » pour l’ensemble de l’humanité.

2. Il ne s’agit pas que de puces : l’obsession de l’optimisation de bout en bout

La véritable innovation de cette collaboration ne réside pas seulement dans la création d’une nouvelle puce, mais dans une approche d’intégration verticaleConcevoir et maîtriser toute la pile : matériel, interconnexions, compilateurs, runtime, modèles, jusqu’à l’expérience utilisateur. totale. Comme l’explique Sam Altman, l’objectif est de concevoir l’ensemble du système, « de la gravure des transistors jusqu’au token final » généré par un modèle d’IA. Cette maîtrise de toute la chaîne, de la conception du silicium aux algorithmes qui l’exploitent, a un but principal : réaliser des gains d’efficacité gigantesques et « extraire beaucoup plus d’intelligence par watt ». À terme, cela se traduira par des modèles plus performants, plus rapides et, surtout, moins chers pour l’utilisateur final.

3. La révélation la plus surprenante : l’IA est utilisée pour concevoir ses propres puces

C’est peut‑être le détail le plus fascinant et le plus révélateur de cette annonce. Greg Brockman, co‑fondateur et président d’OpenAI, a révélé un fait contre‑intuitif : l’entreprise a utilisé ses propres modèles d’IA pour optimiser la conception de ses nouvelles puces. Les résultats ont été concrets et immédiats, permettant d’obtenir des « réductions de surface massivesRéduction de la surface de silicium nécessaire pour un bloc logique donné : meilleur coût par puce et potentiellement plus de rendement. » sur le silicium et d’accélérer considérablement le calendrier de développement.

« Par exemple, nous avons pu appliquer nos propres modèles à la conception de cette puce, ce qui a été vraiment cool. Nous avons pu avancer le calendrier. Nous avons pu obtenir des réductions de surface massives, n’est‑ce pas ? Vous prenez des composants que les humains ont déjà optimisés et vous y injectez de la puissance de calcul, et le modèle trouve ses propres optimisations. » — Greg Brockman

Cette révélation met en lumière une puissante boucle de rétroaction : l’IA est désormais capable d’accélérer la création du matériel même dont elle a besoin pour progresser. C’est un cycle d’auto‑amélioration où le logiciel aide à construire un meilleur matériel, qui à son tour permettra de développer un logiciel encore plus intelligent.

4. Un objectif clair : créer un monde d’« abondance de calcul »

Cette initiative est une réponse directe à une demande qui croît de manière exponentielle, dépassant systématiquement les gains d’efficacité. Sam Altman résume ce paradoxe : « vous optimisez de 10x et il y a 20x plus de demande ». Greg Brockman va plus loin, affirmant que les 10 gigawatts annoncés ne sont qu’une « goutte d’eau dans l’océan par rapport à là où nous devons aller ». Sa vision est un monde où chaque personne — potentiellement « 10 milliards d’humains », selon ses termes — disposerait d’un agent IA personnel fonctionnant 24h/24 et 7j/7, un scénario impossible avec les ressources de calcul actuelles. L’objectif ultime est donc de faire basculer le monde d’un état de « pénurie de calcul » à un état d’« abondance de calculQuand la capacité de calcul (coût, disponibilité, latence) cesse d’être la contrainte principale pour les usages d’IA. ». Mais pour atteindre cette abondance, il ne suffit pas de vouloir plus de puces ; il faut prendre en main la conception même de ces puces, une décision née d’une frustration bien réelle.

5. Plus qu’une ambition, une nécessité : prendre le contrôle de son destin

La décision de concevoir ses propres puces n’est pas seulement une question d’optimisation ; c’est une manœuvre stratégique pour prendre le contrôle. Greg Brockman a partagé une anecdote révélatrice sur la frustration passée d’OpenAI. Au début de leur parcours, alors qu’ils tentaient de donner leur feedback aux fabricants de puces sur l’évolution des besoins de l’IA, beaucoup « n’écoutaient tout simplement pas ». En construisant leur propre matériel, OpenAI s’assure que l’infrastructure est parfaitement alignée sur sa vision logicielle. Hock Tan, PDG de Broadcom, le résume parfaitement :

« Et vous contrôlez votre propre destin. Si vous faites vos propres puces, vous contrôlez votre destin. » — Hock Tan

Cette démarche permet à OpenAI de concrétiser sa vision sans dépendre de la feuille de route ou des priorités d’autres entreprises, s’assurant ainsi que rien ne viendra freiner sa course vers des modèles toujours plus intelligents.

Conclusion : Une question pour l’avenir

Cette collaboration entre OpenAI et Broadcom est bien plus qu’un simple partenariat matériel ; c’est une étape fondamentale dans la course vers l’intelligence artificielle générale (AGIAGI : systèmes capables d’atteindre des performances générales comparables à celles d’un humain sur une large variété de tâches.). En prenant le contrôle de la pile technologique pour répondre à une demande insatiable, en utilisant l’IA pour accélérer sa propre évolution et en s’assurant ainsi le contrôle de son destin, OpenAI ne se contente pas de répondre à la demande : elle la façonne. Alors qu’OpenAI forge les outils qui exécuteront les intelligences de demain, que se passe‑t‑il lorsque l’outil devient assez intelligent pour construire ses propres créateurs ?

Références & ressources

Article publié le 13 octobre 2025.

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